La SporTech pour l’or aux Jeux Olympiques de Paris 2024
Les Jeux Olympiques, vitrine mondiale et grand-messe du sport international, catalysent l’innovation et propulsent les investissements dans un secteur en plein essor. Cet événement planétaire, qui attire quelque 10 500 athlètes et des milliards de téléspectateurs, met en lumière des solutions développées par des SporTechs pour améliorer l’expérience sportive et optimiser les performances athlétiques. Cette vibe sportive partagée par tous constitue un engrais fertile pour une visibilité sans précédent, de nouveaux partenariats stratégiques et de nouvelles opportunités de développement et d’expansion pour ces startups qui ont le sport au cœur de leurs préoccupations.
Qu’est-ce que la SporTech ?
La SporTech, contraction de sport et de technologie, désigne l’utilisation d’un ensemble varié de technologies (outils, applications, etc.) dans le domaine sportif. La SporTech représente l’innovation au service du sport, visant à transformer la manière dont les athlètes s’entraînent, les clubs fonctionnent et les fans vivent les événements sportifs.
Croissance et investissements
Sur la scène internationale, la SporTech connaît une croissance rapide. En 2021, ce secteur était évalué à 6 025 milliards de dollars et devrait atteindre 18 129 milliards de dollars à l’horizon 2028, soit un taux de croissance annuel composé de 16,8 %. En 2022, 14 milliards de dollars ont été investis dans la SporTech, dont près d’un milliard d’euros en France, des investissements dopés par l’approche des JO. Selon une étude du cabinet Deloitte, la France se situe au septième rang mondial en termes de levées de fonds dans ce secteur, avec environ 900 millions de dollars investis dans des startups françaises entre 2018 et 2022. En 2024, malgré une tendance mondiale des investissements à la baisse, la France a enregistré une augmentation de 25 % des fonds investis dans ce secteur particulier.
Une dynamique soutenue par un écosystème solide qui comprend plus de 150 startups, cinq accélérateurs et incubateurs, ainsi que trois fonds de corporate venture spécialisés dans les SporTechs. Ces startups ont généré en cumulé près d’un milliard d’euros de revenus en 2023, avec une cinquantaine d’entre elles dépassant le million d’euros de CA.
Un tremplin doré pour l’innovation
Ces Jeux Olympiques de Paris 2024 offrent une vitrine mondiale sans précédent pour la SporTech, française notamment, qui est un secteur en pleine effervescence. Cette opportunité en or pour les startups alliant sport et technologie permet de mettre en lumière le savoir-faire de nos startups hexagonales. Début 2024, ce sont près de 29 % des startups concernées qui considéraient que l’organisation des JO sur le sol français serait déterminante pour elles.
Nos pépites françaises en vue
Plusieurs startups françaises profitent de l’élan des JO pour promouvoir leurs innovations et se distinguer.
- Kinomap propose une expérience immersive, le « Marathon pour tous connecté », pour les aficionados du running (2 millions d’abonnés), en leur permettant de suivre le parcours du marathon olympique depuis leur tapis de course indoor. Avec une belle croissance annuelle de 15 % à 20 % depuis 2019, elle est la seule startup française à pouvoir afficher son partenariat avec les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
- Sport Heroes collabore avec le COJOP pour encourager la pratique sportive via des défis numériques, incitant les utilisateurs à participer activement à leur niveau à l’événement. Sorare, licorne française spécialisée dans les cartes à collectionner numériques basées sur la blockchain Ethereum, était valorisée à quelque 4,5 milliards d’euros, constituant une vitrine pour toute la filière et représentant encore une des plus grosses levées de la FrenchTech avec 680 millions de dollars.
- Vogo Sports transforme l’expérience des spectateurs sur mobile. Vogo permet à son utilisateur de sélectionner librement les angles de caméra pendant un événement sportif en direct, de revoir en replay des moments clés et de regarder des ralentis directement depuis son smartphone.
- SportEasy digitalise la gestion des clubs de sport. Gestion des convocations, des présences, des paiements ou des cotisations, cette startup facilite la gestion complète d’un club tout en permettant de suivre les stats et les performances de ses équipes.
- Spacefoot : avec ses solutions Footeo et Clubeo, Spacefoot accompagne les clubs dans leur communication numérique et s’est spécialisée dans l’e-commerce sportif avec 19 e-shops dans 7 pays.
Implication multi-acteurs
La SporTech bénéficie de l’implication croissante des fonds d’investissement et des athlètes. D’anciens sportifs de haut niveau ont même créé leurs propres fonds d’investissement. L’ancien joueur de rugby Benjamin Kayser a monté son propre fonds, Teampact Ventures, qui rassemble des sportifs de premier plan comme Raphaël Varane, Nikola Karabatic ou encore Ciryl Gane ainsi que des acteurs bien connus de l’écosystème tech comme Basile Agay et Romain Vidal.
Nous retrouvons aussi Origins, créé par l’ancien footballeur Blaise Matuidi pour soutenir des startups en France et en Amérique du Nord, ainsi que le lancement de la verticale « Sport » du Blast Club avec l’association entre Anthony Bourbon et le quadruple champion NBA Tony Parker. En 2023, la part du financement de la SporTech par les athlètes investisseurs représentait 24 %, soit la 3ᵉ source de financement derrière les Business Angels et les fonds d’investissement.
Perspectives post-olympiques
Les JO génèrent de nouveaux besoins et de nouvelles opportunités pour les entreprises de la SporTech. Innovations technologiques et nouvelles solutions sont au cœur des préoccupations des startups françaises qui trouvent des applications concrètes lors des Jeux, ouvrant la voie à de nouveaux marchés et de nouvelles collaborations. Comme Airfit, la solution innovante pour des entraînements en plein air, qui a profité de cet élan pour installer ses aires de fitness en libre-service sur quelque 500 sites en France.
L’héritage des JO de Paris 2024 devrait se traduire par une croissance soutenue de la SporTech française. Les startups espèrent capitaliser sur l’engouement des JO pour attirer davantage d’investissements et continuer à innover. Les experts prévoient que l’élan sportif initié par les JO se poursuivra, bien que l’intensité puisse diminuer après l’événement.
Conclusion
Les Jeux Olympiques de Paris 2024 ont été un véritable catalyseur pour la SporTech française, misant sur l’innovation et la technologie pour positionner les startups tricolores comme des acteurs majeurs de ce marché en pleine croissance. Avec une solide base d’investissements et un écosystème dynamique, le secteur de la SporTech en France est bien placé pour continuer à se développer et à innover, profitant de l’élan des JO pour s’affirmer sur la scène mondiale.
Les premiers jours des JO montrent déjà un engouement certain du public français et international, promettant une influence durable sur le secteur de la SporTech, avec des opportunités croissantes pour les startups innovantes et les investisseurs visionnaires. Des entreprises comme Kinomap, Sport Heroes, Vogo Sports, SportEasy et Spacefoot illustrent parfaitement cette dynamique, démontrant la capacité de la SporTech française à transformer les opportunités en succès concrets. En conclusion, les JO de Paris 2024 offrent une plateforme exceptionnelle pour la SporTech française, propulsant les innovations technologiques dans le sport sur la scène mondiale et attirant des investissements significatifs pour soutenir cette dynamique prometteuse.
Recrutement de commerciaux dans la SporTech
Les recrutements de commerciaux dans la SporTech connaissent une dynamique particulière, reflet de la croissance rapide de ce secteur en France. Avec l’essor des start-ups innovantes qui combinent sport et technologie, telles que Sorare ou Trainme, la demande pour des profils commerciaux s’accentue. Ces entreprises recherchent des talents capables de promouvoir et de vendre des solutions technologiques dédiées aux sportifs amateurs et professionnels.
Gatien Letartre, PDG de Trainme, souligne une priorité pour les recrutements de commerciaux par rapport aux profils techniques : « Actuellement, chez Trainme, nous recrutons plus de commerciaux que de techs. » Cependant, malgré l’attrait croissant pour ce secteur, les start-ups rencontrent des difficultés à trouver suffisamment de candidats qualifiés, une situation exacerbée par la hausse des investissements et la multiplication des opportunités d’emploi dans ce domaine prometteur. Comme le mentionne Aurélie Dyèvre, vice-présidente de la French SporTech : « Plus on fera confiance aux start-up dans le sport, plus ce secteur va se développer. »