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Décarbonation, un sujet tendance dans le financement des startups

La lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) et la quête de la neutralité carbone sont devenues des enjeux essentiels pour assurer un avenir viable à notre planète. La transition vers des sources d’énergie plus écologiques continue de stimuler l’essor des startups dans la GreenTech, notamment celles axées sur la capture, le stockage et la valorisation du CO2 (technologies CCUS). Le besoin urgent de réduire les émissions attire des investissements croissants, en particulier dans les startups proposant des solutions pour capturer et utiliser le carbone de manière innovante.

Une augmentation des investissements impressionnante

Les investissements mondiaux dans la transition énergétique doivent augmenter de 590 % d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Heureusement, nous observons des progrès encourageants. En 2024, les startups axées sur la capture, le stockage et la transformation du carbone ont déjà levé 1,2 milliard de dollars en financements, tant par capitaux propres que par emprunt. Ce chiffre place (pour l’instant) 2024 comme la deuxième meilleure année des cinq dernières en termes d’investissements dans ce secteur, juste derrière 2022, année record en matière de financement climatique.

Focus sur les principales startups et leurs levées de fonds

L’essentiel des fonds en 2024 a été levé par Twelve, une startup basée à Berkeley qui transforme le CO2 capturé en produits chimiques, carburants, et autres matériaux industriels. En septembre, Twelve a clôturé une levée de fonds impressionnante de 645 millions de dollars, composée de 200 millions dans un tour de financement de série C, 400 millions en financement de projet, et 45 millions en ligne de crédit, avec TPG Rise Climate comme principal investisseur. Ce financement permettra à Twelve d’accélérer la production de carburant aéronautique durable à partir de CO2, une solution cruciale pour décarboner le secteur de l’aviation.

Derrière Twelve, Svante se distingue également en ayant levé 100 millions de dollars en août 2024, principalement grâce au soutien du Canada Growth Fund, un fonds dédié aux technologies propres. Cette startup, spécialisée dans la fabrication de filtres pour le captage des émissions industrielles, a désormais amassé plus de 500 millions de dollars depuis sa création, affirmant sa place de leader dans ce domaine.

Autres levées de fonds notables en 2024

Outre Twelve et Svante, plusieurs autres startups se sont démarquées cette année. Parmi elles :

Twelve
Twelve est une entreprise de transformation du carbone qui convertit le dioxyde de carbone capturé en produits chimiques, carburants et autres produits essentiels.
$844,434,997

Svante
Svante est un fournisseur de solutions de capture et de retrait de carbone, spécialisé dans le développement et la fabrication de nouveaux sorbants solides.
$503,963,016

Avnos
Avnos commercialise une technologie pour capturer le CO2 sans consommer d’eau, produisant de l’eau pour chaque tonne capturée.
$116,000,000

CarbonCapture
CarbonCapture est une entreprise de technologie climatique qui développe des machines de capture directe de l’air pour éliminer le CO2 directement de l’atmosphère.
$115,000,000

Air Company
Air Company est une entreprise de valorisation du carbone qui crée des produits de consommation et industriels à partir de dioxyde de carbone.
$108,126,280

Mission Zero
Mission Zero est une entreprise électrochimique qui élimine le dioxyde de carbone de l’air et le concentre pour diverses voies de séquestration.
$38,675,669

Captura
Captura se spécialise dans la capture directe du carbone océanique, utilisant des technologies pour exploiter les capacités naturelles d’élimination du carbone des océans.
$34,500,000

Graphyte
Graphyte propose des services de retrait du carbone en utilisant une technologie de moulage du carbone.
$30,000,000

Greenlyte Carbon Technologies
Greenlyte Carbon Technologies développe et commercialise un processus DAC (capture directe de l’air) à basse température efficace pour capturer le CO2 de l’air.
$20,105,139

Carbyon
Carbyon est une entreprise basée aux Pays-Bas qui développe des technologies de capture directe de l’air.
$19,914,993

Phlair
Phlair développe des solutions de capture directe de l’air de nouvelle génération à faible coût, basées sur des procédés électrochimiques.
$18,900,734

Undo
Undo est une entreprise spécialisée dans le retrait du carbone, utilisant l’altération accélérée des roches pour séquestrer le carbone.
$11,936,587

Climate Vault Solutions
Climate Vault Solutions est un fournisseur de solutions climatiques qui définit le marché de l’action climatique en offrant une solution complète.
$11,900,000

Carbon Blue
Carbon Blue développe une méthode évolutive de « capture océanique » pour éliminer le CO2 de l’atmosphère.
$10,000,000

EcoLocked
EcoLocked transforme les bâtiments en puits de carbone en développant des matériaux de construction négatifs en CO2.
$6,285,401

Oxylus Energy
Oxylus Energy fournit une nouvelle technologie de valorisation du carbone pour la génération de carburants électroniques (e-fuels).
$4,500,000

L’intérêt croissant pour les crédits carbone

Les crédits carbone jouent un rôle central dans le modèle économique de nombreuses startups spécialisées dans la capture du CO2. Ces crédits représentent la réduction ou la suppression d’une tonne de CO2 ou de son équivalent de l’atmosphère, et sont ensuite vendus à des entreprises souhaitant compenser leurs émissions. La demande pour ces crédits ne cesse de croître à mesure que les grandes entreprises renforcent leurs engagements climatiques.

Un rapport récent de Bloomberg montre que le marché volontaire des crédits carbone pourrait tripler de taille d’ici 2030, alors que de plus en plus d’entreprises s’engagent dans des stratégies de décarbonation. Cependant, ce marché est également sous surveillance, car des critiques émergent sur la transparence et la réelle efficacité de certains crédits carbone disponibles.

L’avenir du financement des technologies de capture du carbone

Alors que les startups de la capture, du stockage et de la transformation du carbone continuent de se développer, de nouvelles tendances apparaissent dans le financement. Nous observons un glissement vers des modèles de financement de projet en parallèle des tours de capital-risque traditionnels, en particulier pour celles qui construisent des installations à grande échelle. Cela reflète la maturation du secteur, où les startups passent d’un stade de R&D à la phase de commercialisation et de déploiement à grande échelle.

L’écosystème français en plein essor dans la capture de carbone et les crédits carbone

La France s’affirme de plus en plus comme un acteur clé dans le domaine des technologies de capture et de valorisation du carbone. Plusieurs startups françaises innovantes attirent l’attention sur la scène internationale pour leurs solutions technologiques avancées. Par exemple, Dioxycle, dirigée par Sarah Lamaison, développe des électrolyseurs qui capturent et convertissent le dioxyde de carbone en produits chimiques utiles. De son côté, NetZero, cofondée par Axel Reinaud, se concentre sur l’élimination à long terme du carbone atmosphérique en transformant les résidus agricoles en biochar, une forme de carbone extrêmement stable.

CarbonWorks se distingue par son approche innovante dans la capture du carbone océanique. Fruit d’une collaboration entre Suez et Fermentalg, cette startup a levé 11 millions d’euros en 2024 pour déployer un photobioréacteur capable d’absorber du CO2 grâce à des microalgues. Cette technologie vise à utiliser les capacités naturelles des océans pour capter le carbone de manière efficace et scalable, tout en valorisant le CO2 pour des applications industrielles.

Un autre acteur majeur est Sweep, une plateforme basée à Montpellier qui aide les entreprises à gérer et réduire leur empreinte carbone. Sweep a récemment levé 19 millions d’euros pour étendre son logiciel de gestion des émissions, permettant aux entreprises de suivre et de réduire leurs émissions directes et indirectes grâce à une approche data-driven. La startup s’est imposée comme un leader en matière de gestion des émissions de carbone en collaborant avec des entreprises du FTSE 500 et en participant à des événements internationaux comme la COP26.

Le secteur des crédits carbone en France connaît également une forte croissance. Des startups comme Rize Ag, fondée par Étienne Variot, offrent une plateforme de financement carbone spécifiquement destinée aux agriculteurs français, leur permettant de monétiser leurs efforts de réduction des émissions. ORMEX, sous la direction de Goulnara Aguiar, développe un marché numérique pour les crédits carbone agricoles volontaires, facilitant ainsi les échanges entre les agriculteurs et les entreprises cherchant à compenser leurs émissions.

D’autres acteurs, comme Ecosystem Restoration Standard, fondé par Priscille Raynaud, se spécialisent dans la certification de projets de restauration basés sur la nature sur les marchés volontaires du carbone, tandis que Riverse, piloté par Clément Georget, Ludovic Chatoux et Grégoire Guirauden, aide les entreprises de la greentech industrielle en Europe à émettre et vendre des crédits carbone.

L’innovation dans la certification est également au rendez-vous avec Carbonapp France, fondé par Nicolas Ferriere, qui certifie les réductions d’émissions générées par des projets locaux dans divers secteurs. Carbone Farmers, cofondé par Flavian Ibled, Jean-Marc Levy et Thibaut Savoye, propose une plateforme qui valorise les contributions des acteurs soutenant les agriculteurs dans leur transition vers des pratiques agricoles à faibles émissions de carbone.

Un autre acteur français majeur dans l’innovation climatique est Aerleum, une startup basée à Strasbourg, qui se concentre sur la capture et la conversion du CO2 en carburant synthétique. Fondée en 2023, Aerleum a récemment levé 5,5 millions d’euros pour développer une technologie qui intègre capture et conversion en un seul processus, simplifiant ainsi la production de carburants synthétiques, notamment le e-méthanol. Cette approche innovante vise à soutenir la transition vers des industries décarbonées, en particulier dans des secteurs à fortes émissions comme l’aviation et le transport maritime, tout en réduisant les coûts énergétiques liés à la transformation du CO2.

Enfin, des startups comme Inuk, dirigée par Thaïs Drozdowski, se tournent vers la blockchain pour offrir des solutions de compensation carbone, en finançant des projets locaux d’énergie renouvelable. Ce secteur dynamique montre bien que la France joue un rôle de plus en plus prépondérant dans l’innovation climatique, tant au niveau technologique qu’économique, avec des initiatives pionnières qui soutiennent les efforts mondiaux de réduction des émissions​.

Ces startups françaises montrent que la France occupe une place de plus en plus importante dans la course aux technologies de décarbonation, en combinant des solutions basées sur la nature avec des outils technologiques avancés pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs de neutralité carbone​.

Conclusion

Le développement rapide des startups axées sur la capture du CO2 est une réponse directe aux objectifs climatiques mondiaux, comme l’ont affirmé les experts du GIEC, qui estiment que ces technologies seront indispensables pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ou selon un rapport récent de l’Agence internationale de l’énergie prônant que les investissements dans les technologies de capture et de stockage du carbone doivent être multipliés par dix d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.


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